Dans plusieurs zones rurales en Côte d’Ivoire, l’accès à l’eau et le contrôle de sa gestion ont toujours été au centre d’enjeux sociaux et culturels importants au regard de leurs rôles et de leurs importances pour le bien être des communautés locales et pour le fonctionnement des projets dans ce domaine. Ces principes enracinés dans les perceptions des acteurs, peuvent être parfois des sujets de controverse, plaçant l’eau au centre des conflits d’usage. Ainsi, Ziméguhé est le théâtre de ce type de conflit entre les autochtones Bété, les allogènes Bozo et la Société de Distribution d’Eau en Côte d’Ivoire (SODECI). La rivière Tchrato confronte les logiques d’exploitation de ces trois catégories d’acteurs, générant des conflits d’usage dans sa gestion. Cet article tente donc de comprendre les logiques qui sous-tendent les conflits entre les communautés locales de Ziméguhé et la SODECI autour de l’exploitation de la rivière Tchrato. Pour ce faire, il s’inscrit dans une approche essentiellement qualitative mobilisant les entretiens et les observations comme techniques de production de données. Se faisant, l’étude permet de cerner les représentations sociales des acteurs en présence sur la rivière. Elle appréhende le conflit sous ces différentes dimensions à Ziméguhé. À terme, il en ressort qu’une gestion irrationnelle et inégale dans les usages concurrentiels des ressources en eau peut engendrer des mutations au niveau social et culturel et générer des conflits. Mots clés : Conflits d’usage - Accès à l’eau - Gestion - Rivière Tchrato - Ziméguhé